Le Plan de Gestion de la Ressource en Eau

Le climat change, chaque année voit son record annuel ou saisonnier de température être battu : les Alpes du Nord enregistrent d’ores et déjà une augmentation des températures moyennes de +1,5°C depuis la fin des années 80.
La sécheresse de 2003 a été l’épisode révélateur de l’impact de ces phénomènes sur la ressource en eau et sur les usages qui en dépendent. Or, plus les années passent et plus le constat est alarmant.

Ressources en eau et sécheresses... Comment notre territoire s'adapte-t-il ?

Les épisodes de sécheresse se succèdent, s’allongent et leurs impacts se renforcent :

  • Les sources et rivières manquent d’eau, certaines s’assèchent complètement : les étiages sont plus sévères et plus longs
  • Le réchauffement de l'eau des rivières entraine une dimution de l’oxygène nécessaire à la vie piscicole

Les conséquences sont multiples et s’accentuent :

  • Les pollutions sont moins diluées et impactent donc plus fortement la vie des rivières,
  • Des développements excessifs de végétation aquatiques apparaissent, asphyxiant les rivières,
  • Les mortalités piscicoles se multiplient,
  • Les usages économiques ou récréatifs qui dépendent de cette ressource souffrent.
  • L’agriculture perd en production, les plans d’eau sont fermés, l’industrie doit réduire son activité,

Les « Arrêtés Préfectoraux Sécheresse », qui permettent de restreindre les usages de l’eau pour tous, deviennent habituels…..eux qui étaient censés gérer des périodes exceptionnelles il y a encore si peu de temps.

©Agate

Déjà 10 communes en déficit en eau avéré

Entre 2010 et 2013, un diagnostic a été mené à l’échelle du territoire du lac du Bourget. Ces études, en croisant les besoins en eau vitaux pour la rivière, ceux nécessaires aux usages et la quantité d’eau disponible, ont permis de déterminer les secteurs les plus sensibles aux problématiques de sécheresse. Ce classement permet de dimensionner et prioriser les actions à mener.

Des secteurs sont identifiés en déficit quantitatif avéré : la faible disponibilité de la ressource en eau ne permet plus de satisfaire simultanément les besoins des milieux aquatiques et des usagers. Il est impératif de réduire les prélèvements et économiser l’eau.

  • Secteurs de l’Epine, du Tillet et du pied du Revard (Sierroz Amont)

D'autres sont évalués en équilibre précaire : le bilan en eau est fragile. En cas de sécheresse intense, l’équilibre est rompu et les rivières souffrent. Il faut veiller à économiser l’eau et rechercher des ressources non déficitaires.

  • Plateau de la Leysse Amont (Bauges) et secteur de l’Albanais (Deysse)

Certains secteurs sont en équilibre, mais restent à surveiller : le bilan y est positif, mais il faut rester vigilant face à l’évolution de l'impact climatique sur la ressource en eau de ces zones.

  • Bassin versant de l’Albanne et de l’Hyères (vallée de Couz)

Ce classement (validé en 2015) évolue et malheureusement la répétition des sécheresses ces dernières années a déjà une influence et oriente le plateau de la Leysse Amont et le bassin versant de l’Hyères vers une situation de déséquilibre. 10 communes ont été classées en déficit avéré et bénéficient d’un classement préfectoral en Zone de Répartition des Eaux (ZRE). Ce classement renforce la réglementation en matière de prélèvement d’eau. Sont concernées : Vimines, Cognin, Saint-Sulpice, La Motte-Servolex, Le Bourget-du-Lac, Saint-Offenge, Le Montcel, Trévignin, Grésy-sur-Aix.

10 communes classées en ZRE©Cisalb10 communes classées en ZRE
Classement des différents secteurs©CisalbClassement des différents secteurs

Une solution : un plan d'action à grande échelle pour les rivières du territoire

Afin de répondre à ces pénuries en eau pour les usagers et pour la rivière, les collectivités, en concertation avec l’ensemble des acteurs de l’eau, se sont engagées dans l’élaboration d’un Plan de Gestion de la Ressource en Eau (PGRE) porté par le CISALB.

Ce PGRE, validé en Décembre 2016 après 2 ans de concertation, définit les modalités de partage de la ressource en eau et d’adaptation des prélèvements à la ressource disponible au travers d’un programme d’action cohérent et pérenne.

L’ensemble des usages et usagers de l’eau du territoire (eau potable, agriculture, industrie, activités récréatives, collectivités, particuliers…) est appelé à mettre en place, à son échelle, des actions d’adaptation au changement climatique :

  • Réaliser, en priorité, des économies d’eau en améliorant le rendement des réseaux qu’ils soient d’eau potable ou d’irrigation,
  • Mettre en place du matériel économe afin de réduire les usages très consommateurs, changer les pratiques,
  • Laisser suffisamment d’eau aux sources et rivières,
  • Substituer une ressource déficitaire par une ressource pérenne,
  • Suivre les prélèvements et l’évolution de la ressource,
  • Régulariser administrativement les prélèvements,
  • Respecter les Arrêtés Sécheresse de restriction des usages de l’eau,
  • Mettre en adéquation les documents d’urbanisme avec la disponibilité de l’eau.
Le Nant Bruyant à La Motte Servolex en 2018©CisalbLe Nant Bruyant à La Motte Servolex en 2018
La Leysse, le 20 septembre 2018©CisalbLa Leysse, le 20 septembre 2018
La Leysse, un développement d'algues (eutrophisation)©CisalbLa Leysse, un développement d'algues (eutrophisation)

Définitions

EutrophisationPGRE : Plan de gestion de la ressource en eauArrêté préfectoral sécheresseZRE : zone de répartition des eaux

ET SURTOUT …

Nous accompagnons et sensibilisons la population, les collectivités, la filière agricole et les entreprises dans une démarche qui se veut collective pour que demain, l’eau ne fasse pas l’objet de conflits mais soit au cœur de solutions durables.