Des impacts sur l'eau
La combinaison de l’évolution des températures à l’inégale répartition des précipitations influe directement sur une augmentation nette de l’évapotranspiration globale.
- Les sols s’assèchent alors plus rapidement et les besoins en eau des végétaux augmentent.
Des impacts sur les rivières
La Leysse, l’Hyères, le Sierroz et la Deysse, principales « artères » hydrauliques du lac du Bourget, ont vu leur débit minimum mensuel chuter de 30 à 40% entre la fin des années 90 et 2020. Cette chute du régime hydrologique est observée à tous les étages géographiques : sources, ruisseaux, rivières.
Certains cours d’eau s’assèchent sur tout ou partie de leur linéaire et ce phénomène tend à s’amplifier, tant dans les secteurs de plaine que sur les hauteurs du bassin versant. Cette diminution des débits des sources, rivières et du niveau des nappes produit plusieurs effets négatifs sur notre environnement :
- Les rivières voient leur peuplement piscicole et leur biodiversité aquatique et terrestre - faune et flore - s’éroder progressivement,
- Les rivières se réchauffent, se désoxygènent, et d’importants développements d’algues peuvent se produire (eutrophisation),
- Les rivières perdent de leur capacité épuratrice, les pollutions se concentrent,
- Les rivières peinent à recharger les nappes phréatiques jusqu’à un niveau suffisant, et inversement, les nappes d’accompagnement des rivières peinent à alimenter ces dernières,
- Les zones humides se déconnectent des sources et cours d’eau qui les alimentent.
Des impacts sur les usages de l'eau
Pour les communes alimentées en eau potable par des ressources désormais fragiles lors de sécheresses, des périodes de tensions peuvent apparaitre. Le recours au remplissage des réservoirs par des camions citernes peut parfois être inévitable dans certains secteurs. Sur ce point, les PLUi ont conditionné l’urbanisation de ces zones à une impérative connexion à des ressources en eau pérennes (lac du Bourget, nappe de Chambéry, nappe de l’Isère…), sur lesquelles les services des eaux sont en action.
La filière agricole est également directement exposée au risque sécheresse avec des impacts directs sur les cultures. Des pertes de production sont aussi notables pour les filières laitières (prairies, fourrages, diminution production de lait ...) et, in fine, des pertes de revenus et une fragilité du maintien de l’agriculture locale liée à la disponibilité de l’eau.
Dans ce contexte général, les arrêtés préfectoraux de limitation et de restriction des usages de l’eau non prioritaires se multiplient : du lavage des véhicules à la fermeture des fontaines en circuit ouvert, du remplissage des piscines à l’arrosage des espaces verts et cultures agricoles.
En 2020, le bassin versant du lac du Bourget a connu sa 6ème année consécutive de restriction des usages de l’eau. Le niveau maximal de « crise sécheresse » a par ailleurs été atteint pour la 1ère fois fin octobre 2018 sur le bassin versant : seuls les usages prioritaires d’eau potable, d’hygiène, de salubrité et de sécurité étaient autorisés.